Hamid Drake/Erwan Keravec : Nova Scotia
En 2019, Scott Thompson, directeur artistique du Guelph Jazz Festival, invite Erwan en solo (Urban Pipes) et lui propose un deuxième concert en collaboration avec un autre artiste. Erwan suggère le nom d’Hamid Drake, batteur de la scène jazz de Chicago, qui accepte volontiers la proposition. Les deux musiciens avaient eu plusieurs fois l’occasion de s’écouter mutuellement, mais jamais encore de jouer ensemble.
Après la création de ce duo au Guelph Jazz Festival, s’ensuit une tournée canadienne à Hamilton (ON) – Zula Presents, à Montréal (QC) – Sala Rossa, Suoni per il popolo, et à Halifax (NS) – Bus Stop, suddenlyLISTEN, où a lieu l’enregistrement.
En 2022, l’album intitulé “Nova Scotia” en hommage à la province où le concert a été enregistré, sort chez Pagans. Ce label aventurier, expérimental, ancré dans une culture décomplexée et ouverte, est fondé par Artús avec qui Erwan a collaboré à plusieurs reprises (Laboratòri #2 par Outside The Bugada, album Le Choc des électrons libres).
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In 2019, Scott Thompson, Guelph Jazz Festival director, invited Erwan to play his solo Urban Pipes and proposed him a second concert in collaboration with another musician. Erwan suggested Hamid Drake, a famous drummer from Chicago jazz scene, who accepted right away. The two musicians heard each other live but never played together up until that moment.
After the premiere at Guelph Jazz Festival, the duo toured in Canada and especially in Hamilton (ON) – Zula Presents, in Montreal (QC) – Sala Rossa, Suoni per il popolo, and in Halifax (NS) – Bus Stop, suddenlyLISTEN, where the concert was recorded live.
In 2022, the album called “Nova Scotia” in reference to the Canadian province where the concert was recorded, is released by Pagans (FR). This adventurous and experimental musical label was founded by the Artús family, a musical group with whom Erwan collaborated several times in the past (Laboratòri #2 by Outside The Bugada, album Le Choc des électrons libres).
Extrait d’un article de Andrew Bethune / The Coast (CA) - 2019
Extract from an article by Andrew Bethune / The Coast (CA) - 2019
“Silence. One musician sits behind his drums, eyes closed. The other stands six feet away, his bagpipes sticking out from under his arm. The room is still. A faint sound is heard—but maybe not. After a second, another faint sound is heard. What is that? Then again, a little stronger. It’s the faint hiss of the hi-hat, its pedal gently pressed by percussionist Hamid Drake’s bare foot. Erwan Keravec crouches, clutching his bagpipe under one arm like a football.
He reaches up with his other arm to plug one of the pipes with a finger. He squeezes. The bagpipes let out a croak.
Two internationally known improvisational musicians combined the sounds of bagpipes with drums. The idea sounds like a peanut butter and tuna sandwich. The reality was much tastier.
It’s like the musicians were summoning some chaotic spirit from the ether. While they played, both kept their eyes closed. Before they finished [...], Drake spoke [...]: “A vibe was felt immediately between us,” when he met Keravec two years ago, he said. He added that it has been a joy to perform with Keravec, and the unlimited choices as a percussionist floating “in the ocean of his sound.”
Jean-Jacques Birgé, Blog Mediapart
https://blogs.mediapart.fr/jean-jacques-birge/blog/301122/hamid-drake-erwan-keravec
On pouvait s'y attendre. Hamid Drake et Erwan Keravec en duo. L'idée préconçue se vérifie. Et pourtant l'alchimie du batteur free jazz et du sonneur de points d'orgue vous transforme dès la première des quatre faces du vinyle Nova Scotia. Les peaux et les cymbales de Drake comme la cornemuse de Keravec évoquent une sorte de rituel chamanique qui vous emmène comme les drones de La Monte Young. Très vite on perd ses repères. Bisque bisque rage ! La vélocité des baguettes et la ténacité des bourdons sont sur la même longueur d'onde, fractales d'une seule pensée. Enregistré en public en Nouvelle Écosse, province canadienne, le double disque 30 centimètres oblige à faire des pauses tous les quarts d'heure. Le temps de retourner la galette, de reprendre son souffle. Et ça repart pour 33 tours. Jusqu'à ce que l'Américain fredonne je ne sais quoi, tandis que le Breton s'est éloigné encore un peu, jouant sur l'espace, puisque le temps n'a plus de prise ni sur eux, ni sur nous.